« C’est un routier à toit de tôle en face d’une usine de joints dans le centre de Cincinnati, un bâtiment qui donne sur un terrain vague, comme un fragment de débris arraché à l’orbite de l’usine qui se serait fiché là, projeté sur le côté. »

Cincinnati ne semble pas une ville très accueillante. Y rôdent des personnages peu accueillants, comme Derrick, un flic brutal et véreux ou Pike, un vieux truand qui a appris que sa fille est morte d’une overdose et qui vient de récupérer sa petite fille.

L’histoire se construit autour de ces deux violents cyniques, sans réel fil concret jusqu’à ce qu’ils s’affrontent, bien sûr, tels deux coqs endommagés.

Seul le style pourrait susciter l’intérêt, faire lever un sourcil : un assemblage de sentences de poivrots, reliées par des descriptions désabusées de paysages moches et assaisonnées de diverses tueries, exécutions ou tortures généralement sanglantes.

On retrouve une inspiration « grand n’importe quoi » façon« Le livre sans nom » – Anonyme Avec, toutefois, des empilages de mots imbriqués plutôt que des phrases réellement significatives.

Au final, même si ce bouquin est relativement hors normes, sa lecture n’apporte pas particulièrement de frisson ou d’émotion. Quelques aphorismes méritent d’être médités…