Dans l’extrait que j’ai choisi, nous avons une bonne partie de l’âme de ce bouquin. Ce bar perdu au milieu de nulle part est l’aboutissement d’une enquête et il est pourtant le point de départ tout à la fois d’une amitié, d’une quête sans queue ni tête, de personnages tous plus dérangés les un que les autres –et tout autant attachants. Dans ce recueil de philosophie à 3 balles (également connue comme philosophie de comptoir) rien n’est jamais vraiment intéressant, même pas l’histoire. Et pourtant on va au bout, on y va parce qu’il va encore y avoir des sentences doctes et alcoolisées, il va y avoir encore ce chien alcoolique qui change de maître comme de bar, des voitures et des kilomètres, des gens qui ne sont pas ce qu’on a cru qu’ils seraient.
On va au bout parce que « l’auteur manifeste une immense tendresse pour ses personnages cabossés par l’existence. » (Le monde des livres)
Traduit de l’américain par Jacques Mailhos