Ce bouquin a été écrit en 1997 et aurait dû, en théorie, très mal passer l’épreuve technologique. En particulier, l’une des grandes avancées de l’enquête sera que le suspect a envoyé un fax par un modem cellulaire.
Un fax, je suis convaincu que certains qui me lisent n’en ont jamais vu en vrai. Un modem cellulaire, on en a tous un dans la poche, c’est l’ancêtre de la 4G.
Eh bien de façon étonnante, si la techno fait bien partie du scénario, elle n’a finalement qu’un rôle tout à fait annexe dans l’histoire.

En effet –et c’est en l’écrivant que j’en prends pleinement conscience– ce ne sont pas les outils qui caractérisent le bouquin, mais bien les personnages et leurs relations. Au final, cette histoire est principalement l’assemblage de cinq caractères bien particuliers, unis dans un scénario implacable dont les rebondissements réduisent à zéro la probabilité que vous deviniez l’issue…

En milieu de bouquin (qui est gros et écrit petit), j’ai eu un coup de mou. L’enquête piétine, les états d’âmes du narrateur piétinent, y’a rien qui bouge, j’ai feuilleté quelques dizaines de pages d’un œil distrait.

Et puis l’enquête m’a rattrapé, les personnages sont devenus plus nets, l’auteur a mis une pincée de cul, et c’est reparti jusqu’à la fin à la poursuite du Poète…

En avis général, je pense qu’il faut lire ce bouquin comme un policier où il faut rester concentré pour tout suivre. Et au prix de rester concentré, on découvre le « chef-d’œuvre absolu » promis par la première de couverture…