Dès le prologue, dès les premières lignes, on comprend qu’on s’attaque à un bouquin qui va gratter. En particulier parce que ces temps-ci les sujets à base de migrants, de camps ou de Jungle tendent à cristalliser rapidement dans les discussions.

La première partie s’intitule «Fuir». Contrairement à ce qu’on croit, ça n’a pas l’air si simple d’aller de la Syrie à Calais… La fin du chapitre 8 servira d’ailleurs de clou dans le cercueil et de claque au lecteur…

La suite est le quotidien de la Jungle vu par deux flics, l’un syrien (enfin, ex-flic pour ce qui le concerne) et l’autre bêtement muté à Calais. Un quotidien brutal, tenace, où les langues sont coupées et les enfants violés. Un lieu de non-droit, de non-espoir, de non-vie raconté crûment, sans fard, sans pitié.

Au final, le récit n’est que l’histoire de tous ces gens qui veulent aller à Youké, au UK. Il est bien servi par des personnages attachants –quoique, à bien y réfléchir, les agissements d’Adam ou Ayman avant leur fuite puissent troubler quiconque s’en approcherait.

Le style est vivant, dynamique et agréable, toujours « droit à l’essentiel » comme dans ref(‘blog/2013-06-23-code-93-olivier-norek »>

C’est donc un bon bouquin, écrit par un flic qui sait de quoi il parle, et que je referme comme un état des lieux de la situation des migrants en France (pas top)…