Postface d’Isabelle Hausser. Et ce n’est pas un hasard si je commence par la postface, qui pèse quand même 11 pages et qui pose principalement la question de comprendre pourquoi ce roman est un best seller mondial, Pulitzer 1961, écoulé à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde entier.

Parce que, oui, la question se pose. D’un livre «magique de tendresse, d’humour et d’une mélancolie sans pareille» (Le Nouvel Observateur) à «l’un des plus beaux livres jamais écrits» (Femina), il semble qu’il ne reste guère de place pour une lecture raisonnablement critique…

Alors bon, oui, je suis d’accord, on a une jolie histoire, celle d’un avocat blanc qui défend un noir en Alabama dans les années 1930. Pour mémoire, l’Alabama fait partie des états sécessionnistes. Et bon, des blacks emprisonnés pour de mauvaises raisons à de mauvaises époques, ça ne devrait plus surprendre grand monde.

On a aussi la jolie histoire de l’enfance des deux enfants de cet avocat, dans cette petite ville bien propre sur elle.

On a enfin, et surtout, une jeune narratrice adorable, au style effronté autant que naïf, qui nous raconte sa life. Ce n’est pas qu’il lui arrive grand chose d’intéressant –ça tourne quand même beaucoup autour de ce qu’ont ou n’ont pas fait les voisins– mais c’est joliment raconté, joliment interprété.

Si vous avez besoin d’un conte pour vous endormir, ne ratez pas celui-là…

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Stoïanov et actualisée par Isabelle Hausser/