[…] Katherine Quenot confirme ici son talent singulier. Elle impose un univers original où le merveilleux et le réel, le psychologique et le fantastique se fondent pour engendrer un suspense fascinant.

Ce commentaire en 4° de couverture synthétise en partie l’état d’esprit dans lequel je me trouvais en achevant ce livre. « Fascinant » est peut-être un peu exagéré pour qualifier le suspense, car il n’y a en fait pas de vraie histoire. Le livre est plutôt structuré comme trois nouvelles centrées sur trois femmes, trois histoires localisées en Picardie et trouvant leurs racines dans les manuels de sorcellerie. Le thème est annoncé et intégralement traité dès le résumé du bouquin : « Trois femmes : trois sorcières… ».

Et pourtant. Malgré le manque de contenu, malgré l’absence de surprise, je suis resté scotché jusqu’à la dernière page. Car l’auteure démontre avec brio qu’un livre, ce n’est pas seulement un thème, c’est aussi un style ; celui de Katherine Quenot est… particulièrement attachant. Il oscille entre le décalé, l’attendrissant, le pragmatique, soulevant parfois l’émotion et parfois l’envie urgente d’aller plus loin, de comprendre. Aucun passage n’est pesant, les descriptions sont pleines de sensibilité, les personnages s’appréhendent rapidement, chaque phrase, chaque paragraphe, chaque chapitre s’enchaîne aux précédents dans une formulation naturelle, évidente. Pour la petite histoire, l’un des chapitres fait 4 lignes ; et mérite d’être un chapitre…

Voilà donc un livre aussi étrange que le sujet qu’il traite, dont il n’y a pas grand chose à retirer, si ce n’est le plaisir de l’avoir lu…