Traduit de l’anglais (US) par Clément Baude

La 4ème de couverture présente bien la thématique :

A 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s’en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier particulièrement atroce à travers les Etats-Unis. Très vite, une chasse à l’homme s’organise : la police, la presse, la mafia sont aux trousses de cet assassin hors normes, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. […]

« Particulièrement atroce » est un euphémisme : il y a des pages où le lecteur barbote littéralement dans le sang.

Le style est un peu « plat », assez peu dynamique, peu enlevé. Ce qui n’exclut pas un certain nombre de passages un peu… particuliers. Par exemple :

Des bouches sans visages, des seins désincarnés, des ventres ouverts, des viscères interminables, des foies, des reins, des coeurs, des chapelets de boyaux, des organes génitaux, des tas de muscles, des os et du sang partout, des bouts de chair découpés, des peaux blanchies par le soleil de l’été, des membres sectionnés, des mains, des pieds, des bras, des jambes : le tout tournoyait dans on esprit embrumé, taraudant son âme enfiévrée.

On n’a rien oublié, là ? Bon, alors :

Toujours ne durait généralement pas si longtemps que ça, et il veillerait personnellement à ce que le «toujours» de cette femme ne dure vraiment pas longtemps du tout.

Le scénario en lui même est bien construit et commence par le dévoilement (seul le lecteur connaît les faits, pas les « enquêteurs ») pour en jouer ensuite lorsque les différents acteurs commettent des erreurs. Il s’achève sur une finale haletante et une conclusion… à tomber par terre.

A mon goût, l’oeuvre souffre toutefois de quelques défauts.
Tout d’abord, elle est composée en trois livres (en gros, assez classiquement : dévoilement, révélation, conclusion). Mais le premier livre pèse près de 500 pages (sur 890). Bien sûr, c’est là que le lecteur apprend tout ce qu’il a besoin de savoir pour apprécier la suite, mais c’est vraiment un peu long.
D’autre part, l’auteur fait une tentative pour perturber l’intrigue principale avec une intrigue secondaire. C’est à mon sens assez malvenu, car ça amène un grand nombre de personnages qui sont en réalité totalement inutiles.
Et c’est ma dernière remarque, à laquelle participe mon deuxième commentaire : il y a tellement de personnage que, pendant très longtemps, je me suis retrouvé à me demander « qui c’est déjà, çui-là ? ».

Voilà… Encore un que je ne rangerai pas au Panthéon, mais qui mérite de l’attention !