Comme le rappelle l’auteur dans ses remerciements, le sujet de la vie privée de nos jours est non seulement bien traité dans ce livre, mais il constitue l’un des fils de la trame de l’histoire. Et il a réussi à me faire prendre conscience de quelques hypothèses intéressantes que j’avais jusque-là filtrées par « ça n’arrive qu’aux autres ».

Un autre fil de ce roman est ce satané maître chanteur qui semble tout connaître de tout le monde sur une île grande comme la paume de la main. À un moment, l’histoire est un équilibre très réussi entre Big Brother et commérage insulaire ; l’auteur évite avec brio un vulgaire « Big Brother te fait chanter » pour entamer plutôt un dévoilement progressif, de vérités et de mensonges indissociables, jusqu’à un dénouement certes vaguement prévisible mais… pas tant que ça, au final.

Le truc, c’est que j’ai eu un mal de chien à entrer dans la tête d’un ado de 16 ans qui se raconte à la première personne, dans un style initialement assez bancal (note de lecture cruelle : « Il n’y a pas de style. ») Fort heureusement, l’ensemble trouve son rythme après une centaine de pages et finit par se dévorer.