Prix du Quai des Orfèvres 2014

Tueurs en série de génération en génération, ça reste une drôle de vocation ! Mais toujours au service de l’État. Fallait pas toucher à l’honneur de mes ancêtres… J’aime voir les flics s’agiter à cause de moi, voir leurs gyrophares bleuter les façades du Palais de Justice. Qui éliminera les traîtres à sa mémoire ?

Ce policier, dont l’intrigue se joue quasiment en huis-clos entre les bureaux de la Crim’ et le Palais de Justice, mêle habilement les canons du genre : dévoilement partiel dès le début, fausses pistes et erreurs d’appréciation de la fliquette fraîchement arrivée au 36, événements secondaires qui perturbent l’enquête principale, problèmes personnels, tous les ingrédients sont présents dans le bon ordre pour un polar à consommer goulûment.

Sur le style, il est constant que la remise du prix par le Préfet de Police de Paris est conditionnée par la maîtrise de l’argot policier. Or, noté au poids relatif de ce vocabulaire spécifique, ce roman atteint des sommets tels que l’auteur en a placé la plupart des termes entre guillemets. L’aspect argotique -voire grossier- est donc placé en retrait d’un style par ailleurs direct et efficace, mais dont la lecture en devient hachée et perturbée.

En bref, un roman pas désagréable, bien fichu, qui n’apporte pas grand chose d’autre qu’un moment de détente.