Il est amusant de constater que l’amnésie est un sujet porteur pour les auteurs de polars ou de thrillers. Rien que dans ma maigre bibliographie, on peut déjà retrouver :

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Mais comme à son habitude, Thilliez se démarque par son approche scientifique, extrêmement documentée de nos différentes mémoires. Comme dans chacun de ses bouquins, on ne sait pas faire la part de ce qui est prouvé et de ce qui est romancé…

Extrait de la 4° de couv :

Quatre minutes. C’est le temps d’un souvenir pour Manon. Après, tout s’efface. Puis recommence. Pour quatre minutes.
Dans ces conditions, pas facile pour Lucie Hennebelle, fraîchement promue lieutenant à la brigade criminelle de Lille, de trouver par qui la jeune femme vient d’être agressée. Et de comprendre la signification des mots gravés au creux de sa paume : « Pr de retour »

Il n’y a pas à dire, cet auteur sait construire une intrigue et trimballer le lecteur d’un endroit à l’autre, d’une suspicion à l’autre, dans des conditions parfois invraisemblables et qui pourtant ne font aucunement lever un sourcil… Le dénouement est même somptueux tant il est inattendu.

Les personnages sont clairement identifiés, comme toujours avec cet auteur, et ne nécessitent pas de prise de tête pour retrouver qui est qui. La fliquette est, bien sûr, en proie à ses démons personnels qui n’apportent rien à l’histoire, mais puisque c’est l’usage qu’un flic soit torturé, admettons…

Quant au style, je resterai aussi constant dans mon commentaire que l’est l’auteur dans son écriture : direct, efficace, mais il manque toujours le petit poil d’adrénaline, d’angoisse qui ferait dévorer le bouquin d’une traite. C’est l’intrigue qui accroche, pas le style.