Traduit de l’anglais (Canada) par Fabrice Pointeau.

Commençons tout de suite par les critiques, tant elles sont minimes. La principale réside dans le fait que « je savais », à peine quelques dizaines de pages avalées. Dans un instant, ce sera aussi un compliment. Sinon, quelques erreurs minimes de grammaire ou d’orthographe peuvent laisser penser que le traducteur était lui-même perturbé par ce qu’il traduisait…

À part ces détails, nous tenons là un chef-d’oeuvre du thriller policier. Même si rapidement « tu vois en toi le doute s’immiscer », il n’y a pas d’autre moyen que de lire le dernier chapitre pour obtenir la clé. Et, entre le début et la fin, l’auteur ne laisse aucune liberté au lecteur : le scénario est chirurgical, respecte tous les codes et m’a fait brutalement valser dans une danse macabre au centre de laquelle s’agite le personnage principal.

Même le style (hors les fautes) est, tout simplement redoutable. Je vous en livre quelques extraits que j’ai savourés.

J’imagine qu’appeler « gamin » un homme de 45 ans est plus ou moins une insulte, mais quand tu es aussi vieux que moi, toute personne qui n’a pas besoin de se retenir les c*uilles avec du Scotch pour éviter qu’elles cognent contre ses genoux est un gamin.

Il songea aux petites toiles sinistres empilées dans l’atelier, des morceaux de néant en apparence absurdes et incomplets. Il songea au fait que le tout est souvent la somme de ses parties.

(Lire ça peu après avoir commenté « Les visages » -Kellerman- laisse rêveur quant aux coïncidences)

Hauser dévisagea Jake pendant quelques secondes.
« Et après ?
– Après, je saurai qui je dois tuer. »

(Hauser est flic, et Jake est agent spécial du FBI)

– Je ne suis pas du genre à donner des conseils, Jakey, mais c’est quand on commence à croire à ses propres conneries que les emmerdes débutent.

(L’école de la vie…)

Vous l’aurez peut-être compris : chaudement recommandé aux amateurs de thrillers policiers.