Traduit de l’islandais par Eric Boury

Je mentionne désormais le traducteur, quand je l’ai, car il est évident que son intervention impacte ce que perçoit le lecteur français. Or, en commençant ce livre, je craignais que son « côté islandais » me déplaise, comme le « côté suédois » d’autres oeuvres que j’ai commentées m’avait déplu. Or, soit que l’islandais soit plus plaisant que le suédois, soit que le traducteur soit meilleur, ça n’a pas du tout été le cas, malgré d’importantes similitudes culturelles (le tutoiement et l’usage du prénom systématiques, par exemple).

Au-delà de ces considérations linguistiques, ce livre est assez surprenant à plus d’un titre. Je commencerai par ce qui ne l’est guère : comme par hasard, le commissaire au centre de l’enquête est seul, vit mal sa vie, patipata, comme si c’était une image obligée. Mais bon, je dois admettre que cette situation sert bien le roman, qui est littéralement un huis-clos ! Pour autant, l’auteur parvient à nous donner des nouvelles de l’extérieur, en nous faisant participer, en semi-flashback, à une enquête qui n’a rien à voir avec l’intrigue… Je souris encore de l’audace qu’il lui a fallu pour parvenir à m’intéresser à deux enquêtes totalement indépendantes, dont l’une ne sert à rien…

Le scénario en lui-même est vraiment bien fait. Pas de quoi jerker au plafond, mais bien mené, bien emmené, avec des rebonds intéressants, un flash back final assez court qui conclut bien l’enquête, des personnages aux interrogations intéressantes, …

Le style est assez direct, sans circonlocutions ou digressions majeures, efficace, et les états d’âme du flic trouvent toujours un écho dans l’enquête.

La phrase mise en exergue sur la 4° de couv est :
« Le passé est une chose à laquelle on peut se raccrocher, précisa-t-il. Même s’il arrive parfois aussi qu’il mente ».

J’ai bien aimé, en d’autres termes.