Après avoir lu l’avis de Jo ( http://jokili.blog.fr/2013/06/02/olivier-norek-code-16082753/ ) j’ai évidemment sauté sur ce bouquin.

Depuis mes échanges avec un auteur (ref(‘blog/2012-09-23-une-vie-pour-une-autre-patrick-roehr »>), j’ai pris l’habitude de bien mesurer mes propos lorsque je commente un livre policier qui prend place dans un service de police judiciaire réel et français.

Pourtant, ce qui m’a frappé dans ce « Code 93 » qui démarre dans un SDPJ (Service Départemental de Police Judiciaire), c’est justement l’objectivité, la froideur avec lesquelles l’auteur décrit, sans pudeur, sans illusions et sans animosité, les différents personnages que l’on peut y croiser, exposant au hasard du roman leurs rôles et leurs turpitudes.

Je dois dire aussi que j’ai beaucoup apprécié le caractère du personnage principal et des quelques personnes qui l’entourent. Bien sûr, le commandant Coste est un flic divorcé, patipata, comme tous les bons flics de roman semblent devoir l’être. Mais au lieu d’avoir sombré dans la déprime, le remord ou la honte, ils semblent tous « normaux » et ne polluent pas l’enquête avec leurs soucis quotidiens ou leurs problèmes personnels : honnêtement, il me semble que c’est suffisamment rare pour être noté. Même la description d’une relation potentiellement conflictuelle entre eux se limite à une épure, un filigrane qui traverse tout le roman en le bonifiant d’un « conflit transversal ».

J’en viens au style : un français parfaitement maîtrisé, un rythme enlevé, dynamique, très orienté « allons droit à l’essentiel ». Par conséquent très efficace. Le peu de descriptions de bâtiments ou de paysages trouve sa place comme un outil de compréhension. Le reste, c’est « l’enquête, rien que l’enquête ». Du distillat de contenu, de l’huile essentielle de scénario.

Car j’en arrive bien sûr au scénario. Pas banal : un mort pas vraiment mort mais vraiment émasculé, une autocombustion, des parties fines qui finissent pas comme prévu, des méchants à tout bout de champ, des supérieurs sans pudeur, le Groupe 2 du SDPJ 93 a de quoi s’occuper… Le seul truc que je regrette, c’est le flash-back qui donne la solution un peu tôt à mon goût. Mais l’auteur parvient néanmoins à nous tenir jusqu’à la fin, ce moment où on se dit : « c’est déjà fini ? ».