Une fois n’est pas coutume, je vais commenter un livre qu’on ne trouve qu’en format électronique. Voici le commentaire que j’ai publié sur Amazon :

J’ai pris la peine de finir le livre pour pouvoir commenter l’histoire : le scénario tient en haleine jusqu’au bout, est bien documenté et tout à fait crédible.

Mais à mesure que je le lisais, ce bouquin m’a progressivement plongé dans une énorme colère. A de nombreuses reprises j’ai failli non seulement le refermer, mais carrément le mettre à la poubelle.

La raison de ma colère est toute simple : jamais jusqu’à aujourd’hui je n’avais lu un livre qui massacrait autant la langue française. Les erreurs grammaticales, syntaxiques, lexicales qui apparaissent progressivement finissent par composer l’essentiel d’un texte qui en devient aussi rébarbatif qu’illisible. Le vocabulaire vulgaire qui accompagne l’ensemble n’arrange rien…

Je n’illustrerai pas mon propos, je risquerais de citer l’ensemble de l’ouvrage…

[EDIT] Transférant cet avis de lecteur d’un blog à l’autre, les commentaires initiaux seront perdus. Je souhaite toutefois y laisser associé notre échange de commentaires avec l’auteur, M. Patrick RÖHR :

Patrick RÖHR (Visiteur)
2012-09-16 @ 10:03:28
Bonjour, Pollux,

Une amie m’a très récemment communiqué l’adresse de votre blog. Etant l’auteur du roman qui vous a tant contrarié je me permets cette courte réponse afin de m’excuser si mes lignes ont provoqué votre courroux et votre emportement.
En effet, il y avait sans doute quelques maladresses grammaticales dans la rédaction de ce manuscrit. Je le reconnais bien humblement et suis sincèrement désolé qu’elles vous aient irrité à ce point.
Sur les conseils d’autres lecteurs, sans doute moins tempétueux, j’y ai apporté certaines modifications.
Néanmoins, je n’ai pas jugé bon de changer l’usage de certains termes dans les dialogues échangés par les protagonistes de mon histoire, et une nouvelle fois, suis peiné que des phrases aient pu vous choquer.
Si, tout comme moi, vous aviez passé 34 de vos années dans les couloirs de la police judiciaire et notamment dans les méandres des différentes brigades criminelles de notre territoire, vous sauriez que le langage que j’ai transcrit est bien celui employé par les femmes qui évoluent dans un environnement particulièrement masculin, violent et perturbant.
Les voyous auxquels les enquêteurs sont confrontés à longueur de journée n’usent pas de termes grammaticaux très recherchés et ne comprennent pas forcément un langage très recherché.
Il s’agit donc de s’adapter et cela déteint forcément sur le phrasé de tous les jours.
C’est ce que j’ai souhaité dépeindre, mais apparemment je n’y suis pas parvenu. C’est fort dommage.
Et encore, j’ai pris la peine de vous épargner nombre de réflexions que j’ai encore en mémoire qui étaient lancées par des jeunes femmes qui auraient immanquablement attiré votre regard si vous les aviez croisées dans la rue.
Quant au passage, peut-être un peu dérangeant de l’agression de la jeune mineure, il est le reflet d’une bien triste réalité et des mots que vous entendez à longueur de journée quand vous côtoyez les jeunes des cités.
Mais peut-être n’en avez-vous pas eu l’occasion.
Cordialement
Un auteur repentant…

Patrick RÖHR

2012-09-16 @ 12:22:20
Bonjour M. Röhr,

Avant toute chose, je suis flatté que vous preniez la peine de répondre à mon commentaire et je vous en remercie.

Votre explication est la bienvenue en regard de mon point de vue, tempétueux peut-être, mais aussi cash que les autres commentaires que je publie.

Je n’ai nulle prétention à donner le moindre conseil à un auteur -en survolant mon blog, vous comprendrez aisément que je ne parviens pas moi-même à passer du stade de scribouilleur à celui de romancier.

Je suis par contre un lecteur amoureux de la langue française et c’est à ce seul titre que je me suis emporté.

Je ne suis bien sûr pas naïf au point de croire qu’on peut se passer d’adaptations de la langue, en particulier, comme vous le soulevez, pour transcrire le langage oral dans certains environnements.

Mais, au fil de ma lecture, j’en suis venu à juger que « trop, c’est trop », et tel était le sens de mon post initial, commentant la forme sans faire référence au fond.

Je vous prie de considérer ceci comme un seul des nombreux points de vues qui ont été exprimés sur votre oeuvre, dont certains sont particulièrement positifs : « il faut de tout pour faire un monde », dit-on…

En vous remerciant encore pour votre réaction et vos explications,

Cordialement